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PÈRE DAMIEN

 


Le Père Damien (né Joseph De Veuster le 3 janvier 1840 à Ninde (Tremelo) en Belgique et décédé le 15 avril 1889 à Molokai (Hawaii, de la lèpre). Canonisé le 11 octobre 2009 par le Pape Benoît XVI.

 

 

 

Il était un membre de la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie (dite de Picpus), un ordre missionnaire fondé par Pierre Coudrin et Henriette Aymer de la Chevalerie en 1800.

 

Le Père Damien est connu pour son travail de missionnaire dans le Pacifique auprès des lépreux placés en quarantaine par les gouvernements locaux sur l'île de Molokai à Hawaï. Dans son dévouement, il contracta la lèpre en novembre 1884. Malgré ses souffrances physiques, il poursuivit son travail de missionnaire jusqu'en 1889, année de sa mort. Pour cette raison, il est considéré par l'Église catholique comme un martyr de la charité. Pour la communauté catholique, le Père Damien est le Patron spirituel des lépreux. Il a été fêté localement par les hawaïens le 15 avril. L'Église catholique l'a béatifié et le célèbre le 10 mai. Il fut canonisé le 11 octobre 2009 en la Basilique de Rome par le Pape Benoit XVI. Sommaire

Biographie

Jeunesse et formation

 Le père Damien est né Jozef (Jef) de Veuster le 3 janvier 1840 à Ninde (Tremelo), au nord de la ville de Louvain (Brabant flamand) en Belgique il est le septième enfant de Frans de Veuster, un marchand de maïs, et d’Anna-Katrien Wouters. Après avoir suivi l'enseignement primaire dans une école de Werchter, un village voisin, il est envoyé en 1858 à Braine-le-Comte pour y améliorer son français.

Il n'y reste pas longtemps : au début de l'année 1859 il arrive à Louvain pour y demander son admission chez les Pères des Sacrés-Cœurs de Picpus, un ordre missionnaire chrétien. Il commence son noviciat en février 1859, et prend pour nom "Damien" en référence à Saint Damien. Il suit ainsi les pas d'Auguste, son frère aîné (en religion père Pamphile).

À la fin de son noviciat à Louvain Damien est envoyé à Paris (le couvent de la rue de Picpus1). Il y prononce ses vœux le 7 octobre 1860. Il fait "du latin et du grec du matin au soir" écrit-il à ses parents.

En septembre 1861 il est de retour à Louvain pour les études de philosophie et théologie qui le préparent plus immédiatement au sacerdoce. Elles sont brusquement interrompues...

Départ pour le Pacifique

En octobre 1863 un groupe de missionnaires est prêt à partir pour les îles du Pacifique. Auguste (ou Père Pamphile, qui vient d'être ordonné prêtre) devrait en faire partie. Mais il tombe gravement malade, sans doute du typhus. Damien se porte immédiatement volontaire pour le remplacer. Son offre est acceptée. Apres un dernier pèlerinage - en famille - à Notre-Dame de Montaigu, il part pour Brême. Le 30 octobre 1863, Damien embarque.

Son frère Auguste restera de santé fragile et ne partira jamais en pays de mission. Cependant, ils resteront très liés et leur correspondance assidue est une source importance d'information sur ce que fut la vie de Damien.

Un prêtre missionnaire

Le 19 mars 1864, à 24 ans, il débarque à Honolulu. Ce qui le frappe d'abord c'est l'accueil chaleureux des habitants et leur ferveur. Quelques jours après la Pentecôte, le 21 mai de la même année, il est ordonné prêtre dans la cathédrale d'Honolulu avec deux autres séminaristes. Désormais il signe ses lettres du seul titre qui lui tient à cœur : prêtre-missionnaire.

Comme première mission le jeune prêtre est envoyé dans le district de Puna, au sud-est de l'ile d'Hawaii, littéralement au pied du volcan Kilauea. Il est presque toujours en route, visitant les communautés chrétiennes, baptisant fréquemment et construisant des chapelles. Il en reçoit le surnom de « prêtre-menuisier ».

Pour aider un confrère surchargé il demande et obtient en 1866 son transfert dans les districts de Kohala et Hamakua, où il reprend ses tournées pastorales. Bientôt il s'y retrouve seul prêtre. Il lui coûte beaucoup de n'avoir personne à qui se confesser2. Le catéchisme, quatre écoles catholiques à superviser et surtout la construction de chapelles l'occupent. Pour les chapelles il obtient l'aide d'un frère religieux.

Le Père Damien appartient à son époque : il vit la hantise des âmes qui se perdent faute de baptême. La compétition avec les protestants, avec lesquels les conflits sont fréquents, fait partie de l'effort missionnaire. Kawaihae, Waiapuka, Waipio (1867) Kapulena (1868), Halawa (1870) sont quelques unes de ces chapelles construites ou réparées. Les fidèles doivent participer au projet de 'leur' chapelle, financièrement ou autrement.

Sur l'île de Molokai

Pour freiner la propagation de la lèpre, le gouvernement avait décidé, en 1865, de créer un léproserie à Molokai, une île voisine, et d'y déporter tous ceux qui étaient atteints de ce mal alors incurable. Leur sort préoccupe les autorités religieuses.

Le 4 mai 1873 l'évêque lance un appel aux missionnaires. Il cherche des volontaires pour se rendre à tour de rôle et  apporter un secours spirituel aux lépreux de l'ile de Molokai. Damien se trouve parmi les quatre volontaires choisis. Le 10 mai, l'évêque et le père Damien débarquent à Molokai. Il restera définitivement à Molokai. A Honolulu, la presse locale l'acclame comme un héros.

Les malades arrivent par navires entiers à Molokai. Le prêtre-missionnaire est ému : Les pauvres chrétiens à moitié mourant criaient à grands cris pour avoir un prêtre avec eux. Pendant sept ans bien des malheureux sont morts sans recevoir soit le baptême, soit les sacrements des mourants3.

Dans cet enfer, il devient le pasteur des 800 lépreux, ainsi que leur médecin. Les progrès de la maladie sont rapides et effrayants ; la mortalité élevée. Il partage leur vie4 et est amené à prendre en mains les problèmes matériels de ses fidèles. Peu à peu, il construit une vraie communauté, organisant la vie sociale et éducative comme religieuse de ses lépreux. Avec une église, des chemins, un hôpital, une école, un orphelinat. Il s'identifie à eux : « Nous autres lépreux », écrit-il dans ses lettres.

 

Son amour évangélique pour les lépreux force l'admiration, y compris d'un médecin agnostique, Arthur Mouritz qui visite régulièrement l'île entre 1883 et 1888. Il lui rendra un vibrant témoignage5. Les protestants également sont admiratifs même si le Père Damien n'est pas tendre pour eux : Les hérétiques sont toujours en embuscade pour surprendre mes pauvres chrétiens6 Son catholicisme intransigeant ne l'empêche pas de voir le bien que font certains protestants, comme ce luthérien allemand, représentant du gouvernement dans la léproserie de Molokai. Sa réaction est typique : « Il n'a plus qu'un petit pas à faire pour être tout à fait catholique »7.

En octobre 1881, Damien reçoit la plus haute décoration hawaiienne. Dans la lettre qui accompagne la décoration de Chevalier-Commandeur de l'Ordre royal de Kalakaua, la princesse Liliuokalani, alors régente du Royaume de Hawaii, lui exprime en termes très chaleureux sa profonde admiration. À en juger par la mention qu'il en fait dans ses lettres Damien est touché par cette reconnaissance publique de son œuvre.

Lépreux parmi les lépreux

En décembre 1884 le docteur Arning informe le père Damien : il est atteint par la lèpre. Le diagnostic est confirmé en janvier 1885. Il en parle à son ami Charles Stoddard : « Je suis réputé moi-même attaqué de la terrible maladie. Les microbes de la lèpre se sont finalement nichés dans ma jambe gauche et dans mon oreille. Ma paupière commence à tomber ».

Au début de 1886 une lettre de l'évêque d'Honolulu en annonce la nouvelle dans un périodique missionnaire catholique. Mais, débordant la presse confessionnelle et locale, elle fait rapidement le tour du monde. Les médias font de Damien un soldat héroïque blessé à mort sur le champ de bataille de la lèpre. Les dons affluents. Une souscription est ouverte sur le journal The Times londonien par l'ecclésiastique anglican, le Docteur Chapman. Des volontaires arrivent à Molokai : l'abbé Conrardy en mai 1888 et trois religieuses franciscaines en novembre. Les supérieurs religieux de Damien sont débordés, et peu contents de voir toute l'attention du monde et des bienfaiteurs se tourner vers un seul homme, ignorant le travail des autres missionnaires…

Damien n'accepte pas facilement ce qui lui arrive. Il était tellement convaincu d'être protégé par la Vierge Marie pour qui il a une dévotion sans bornes ! Dans sa correspondance il évite d'abord le mot 'lèpre'. Après quelques mois il se résigne et fait face avec courage. Dans une lettre à son provincial : « Il n'y a plus de doute pour moi : je suis lépreux ». Homme de foi, il ajoute « Que le Bon Dieu soit béni ! »

A l'épreuve physique s'ajoute une épreuve morale. Son compagnon lui est retiré. Damien est de nouveau seul prêtre à Molokai. Plus grave encore - la lèpre étant souvent associée à la syphilis à l'époque - il est soupçonné d'avoir eu des relations sexuelles. Il accepte de se soumettre à un examen médical (le docteur Arning) qui se révèle négatif. Finalement, son supérieur restreint drastiquement ses visites et contacts à Honolulu. Damien est un homme très seul, soutenu cependant par l'amour de ses lépreux. Il l'écrit lui-même dans ses lettres : plus que la lèpre ce sont les soupçons et incompréhensions de ses supérieurs qui le font souffrir.

Mort

Damien continue cependant ses activités pastorales comme de développement des deux villages sous sa responsabilité, Kalawao et Kalaupapa : canalisations d'eau, agrandissement de l'hôpital, route entre les deux villages, reconstruction de l'église. Médicalement il s'observe' et s'analyse, communiquant ses idées sur la propagation de la lèpre. Il reçoit beaucoup d'aide financière, et des volontaires le visitent, mais il reste seul.

 Sur son lit de mort (15 avril 1889)

Avec quatre collaborateurs, il continue ainsi d'assumer sa mission jusqu'à 2 semaines avant sa mort, le 15 avril 1889, à Kalaupapa sur l'ile de Molokai, Hawaii à l'âge de 49 ans. Le 12 février 1889 il avait écrit une dernière lettre à son frère, le Père Pamphyle: « je suis toujours heureux et content, et quoique bien malade, je ne désire que l'accomplissement de la sainte volonté du bon Dieu… »

Hommages

Son corps est rapatrié en Belgique par le Mercator en 1936, et termine son long périple à Louvain, où il est inhumé dans la crypte de l'église Saint-Antoine.

En 1945, le Mahatma Gandhi rend hommage à l'héroïsme du Père Damien : « Le monde politique et journalistique ne connait pas de héros dont il peut se glorifier et qui soit comparable au père Damien de Molokai8 ».

Lorsqu’Hawaii accède à la fédération des États-Unis, ce sont les statues du roi Kamehameha (1959) et du Père Damien que ce nouvel état choisit de placer au Capitole de Washington comme « personnes ayant joué un rôle important dans son histoire ».

En 1989, la Belgique organise l'année Damien.

Béatification

Le 4 juin 1995, il est béatifié par le Pape Jean-Paul II. Après cette cérémonie une relique (main droite) du père Damien a été transférée à Molokaï et y a été enterrée le 22 juillet 1995 à Kalawao.

Canonisation

Le 3 juillet 2008, il a été annoncé que la Congrégation pour la Cause des Saints, puis le Pape Benoît XVI ont approuvé la canonisation du père Damien. La nouvelle a été transmise au cardinal et primat de Belgique Godfried Danneels.9. En février 2009, Benoît XVI annonce qu'il sera canonisé le 11 octobre 2009.

(sources: Wikipédia)

 

Date de dernière mise à jour : 22/07/2021

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